Elle marquera le coup à sa manière. La militante iranienne Narges Mohammadi, emprisonnée dans son pays, va observer une nouvelle grève de la faim, dimanche 9 décembre, journée au cours de laquelle son prix Nobel de la paix sera remis, en son absence, à ses enfants en Norvège. De santé fragile, elle avait déjà cessé de s’alimenter quelques jours, début novembre, pour obtenir le droit d’être transférée à l’hôpital sans se couvrir la tête.
“Elle sera en grève de la faim en solidarité avec une minorité religieuse”, a déclaré son frère cadet. L’époux de la militante de 51 ans a ensuite précisé que ce geste de solidarité visait la minorité Bahaïe, dont deux figures dirigeantes emprisonnées ont aussi entamé une grève de la faim. Plus importante minorité religieuse en Iran, la communauté Bahaïe y est la cible de discriminations dans de nombreux pans de la société, selon ses représentants.
Récompensée par le Nobel en octobre pour “son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous”, la militante a été maintes fois arrêtée et condamnée ces dernières décennies. Elle est un des principaux visages du soulèvement “Femme, Vie, Liberté” en Iran.