A l'occasion de la ressortie d'"Antichrist" (2009), voici cinq choses à savoir sur ce film polémique signé Lars von Trier et emmené par Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe.
À partir du 12 juillet, Les Films du Losange propose une rétrospective Lars Von Trier au cinéma avec la ressortie de ses films en version restaurée. Parmi eux, le controversé Antichrist, initialement sorti en 2009.
De quoi ça parle ? Un couple en deuil se retire à “Eden”, un chalet isolé dans la forêt, où ils espèrent guérir leurs cœurs et sauver leur mariage. Mais la nature reprend ses droits et les choses vont de mal en pis…
Antichrist
Sortie :
3 juin 2009
|
1h 50min
De
Lars von Trier
Avec
Willem Dafoe,
Charlotte Gainsbourg,
Storm Acheche Sahlstrøm
Presse
2,2
Spectateurs
2,3
louer ou acheter
Une longue bataille judiciaire
En 2009, Antichrist reçoit un visa d’exploitation interdisant sa diffusion aux moins de 16 ans. Dans la foulée, l’association catholique Promouvoir demande l’annulation de ce visa auprès du tribunal administratif, pour que le film soit interdit aux moins de 18 ans. Quelques années après, début 2016, la justice tranche en faveur de cette dernière.
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Le motif : des “scènes de très grande violence”, des “scènes de sexe non simulées” et “un degré de représentation de la violence et de la sexualité qui exige, au regard des dispositions réglementaires applicables, une interdiction de ce film à tous les mineurs.”
Un an après, le Conseil d’Etat confirme cette interdiction aux moins de 18 ans : “Antichrist comporte plusieurs scènes de très grande violence filmées de manière réaliste, à l’occasion de pratiques sexuelles filmées sans aucune dissimulation dont, notamment, une scène d’auto mutilation sexuelle féminine filmée en gros plan.”
Par la suite, le CNC classe Antichrist “interdit aux moins de 16 ans”. Ressortant aujourd’hui, le thriller de Lars von Trier conserve cette classification.
Un film polémique
Antichrist a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2009. Si Charlotte Gainsbourg a reçu le Prix d’interprétation féminine, le film a créé la polémique de par ses nombreuses scènes de sexe explicites (et non simulées) et sa violence extrême (mutilation etc.).
Antichrist a par ailleurs obtenu, sur AlloCiné, une moyenne presse de 2,2/5 (pour 24 supports) et une moyenne spectateurs de 2,3/5. Si la presse a globalement fortement critiqué le long métrage, certains journaux de renom, comme Les Cahiers du Cinéma, l’ont défendu.
Eva Green pressentie
Si Charlotte Gainsbourg est devenue par la suite l’une des actrices fétiches de Lars von Trier, elle n’était pas le premier choix pour jouer le personnage féminin principal de Antichrist. Eva Green était initialement choisie. Mais, en raison de sa mauvaise expérience en ce qui concerne le tournage des scènes de sexe sur Innocents – The Dreamers (2003), elle a préféré décliner la proposition.
Lars von Trier en dépression
Antichrist a été conçu et réalisé alors que Lars von Trier était en dépression. Ainsi, le film porte les stigmates de cette épreuve, comme s’en souvient le metteur en scène : “Il y a deux ans j’ai fait une dépression. Ça a été une nouvelle expérience pour moi. Tout, absolument tout, me paraissait sans importance, futile. Je ne pouvais pas travailler.”
“Six mois plus tard, juste pour m’entraîner, j’ai écrit un scénario. C’était une sorte de thérapie, mais aussi une recherche, un test pour voir si je pouvais encore faire un film.” Le scénario a été achevé et filmé sans grand enthousiasme, fait comme il l’avait été, c’est-à-dire en utilisant environ la moitié de mes capacités physiques et intellectuelles.”
A noter qu’Antichrist est le premier volet de la “trilogie de la dépression” de Lars von Trier. Il sera suivi de Melancholia (2011) et du très controversé film en deux parties Nymphomaniac – Volume 1 et 2 (2013).
Simulées ou non simulées ? La vérité sur ces scènes de sexe cul-tes du cinéma !
Thème fétiche et scénario
Comme dans bon nombre de ses œuvres, Antichrist aborde un thème cher à Lars von Trier : “Une fois encore, le sujet était “la nature” mais d’une façon différente, plus directe qu’auparavant. Une façon plus personnelle. Le film ne contient aucun code moral particulier et possède seulement ce que d’aucuns appelleraient “le strict minimum” en termes d’intrigue.”
“Le travail sur le scénario n’a pas suivi mon mode opératoire habituel. Des scènes s’ajoutaient sans raison. Les images étaient composées en dehors de toute logique ou de toute réflexion dramatique. Elles provenaient souvent des rêves que je faisais à l’époque ou de rêves que j’avais faits à une époque antérieure de ma vie”, confie le metteur en scène.