Ils craignent un effondrement du système de santé. Autorités sanitaires et organisations humanitaires alertent sur l’accès aux soins de plus en plus difficile au Soudan alors que le pays est secoué par une violente lutte de pouvoir entre deux généraux. Selon le Syndicat des médecins soudanais, les principaux hôpitaux du pays pourraient ne plus fonctionner, d’ici la fin de la semaine, faute d’aide extérieure. “Nous condamnons fermement les violations de la trêve”, ont-ils par ailleurs déclaré sur Facebook lundi 1er mai, au sujet du second cessez-le-feu négocié avec l’aide des Etats-Unis.
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Alors que les combats continuent de faire rage, mardi 2 mai, principalement autour de la capitale Khartoum, des dizaines de milliers de personnes ont fui vers des provinces voisines, moins affectées par le conflit. Un afflux de réfugiés qui aggrave fortement le risque de pénuries, comme l’explique Mirko Zappacosta, chef de mission au Soudan de l’organisation Première urgence internationale.
Franceinfo : L’Organisation mondiale de la santé évoque une “catastrophe” sanitaire au Soudan, comment décririez-vous la situation sur place ?
Mirko Zappacosta : Elle est effectivement très critique. Les hôpitaux du pays sont en train de recevoir beaucoup de blessés, des civils qui échappent aux combats, à des niveaux bien plus élevés que ce qu’ils peuvent gérer. A Khartoum, les miliciens contrôlent une bonne partie de la ville. Mais en plus des combats de rue, ils se font bombarder par l’armée, c’est très violent. Le 15 avril, nos équipes avaient été réveillées par les bruits des combats. Nous-mêmes, nous avons reçu des tirs dans nos appartements, des balles dans les murs. Nous avons donc dû relocaliser nos efforts à Gedaref [dans l’est du pays, à la frontière avec l’Ethiopie], ce qui permet aussi d’accueillir les flux de réfugiés.
Avez-vous vu arriver des blessés de guerre dans vos centres de soins ? De quoi souffrent-ils ?
Nous n’avons pas encore assez de recul pour évoquer cette situation. On s’attend bien sûr à des blessures par balles, des traumatismes importants. Avant le début du conflit, Khartoum était une capitale très sûre et nos équipes ne sont pas forcément habituées à traiter ce type de blessures. Le gros problème, c’est que l’on manque déjà de tout.
“Les médicaments de base, les gants, les produits antiseptiques : tous les stocks sont en train d’être épuisés et on ne voit pas bien comment on va réussir à en faire venir de nouveau, c’est de pire en pire.”
Mirko Zappacosta
à franceinfo
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