On ne les voit pas, on ne les sent pas, et pourtant, les poussières de plomb polluent les jardins de centaines d’habitations d’une zone de l’agglomération lilloise. Pendant des décennies, l’usine Tudor, aujourd’hui Exide, a envoyé des poussières de plomb sur les terrains alentour. Mais ce n’est que l’année dernière que des taux énormes de contamination ont été révélés. Des parcelles polluées, il y en a des centaines autour de l’usine Exide. Elles constituent aujourd’hui la SUP (servitude d’utilité publique), le terme administratif pour cette zone mise en place par la préfecture.
Un seuil de pollution au-delà de celui fixé par les autorités sanitaires
Dans la SUP, la pollution est d’au moins 500 milligrammes de plomb par kilo de terre sèche, dont une majorité est due à l’usine. C’est plus que le seuil d’alerte fixé par les autorités sanitaires, à 300 milligrammes par kilo. Les seuls cas pour lesquels Exide a payé le changement de terre concernent les parcelles où la teneur en plomb dépasse 1 000 kg par kilo. Un seuil validé par les pouvoirs publics. Des habitants frappés par cette pollution ont créé une association. Ils pensent attaquer l’entreprise en justice, et voudraient qu’Exide prennent en charge la dépollution de leurs terrains.